vendredi 27 janvier 2017

Le développement de la rareté n'est pas forcément une bonne idée...




Article Voix du Nord - Publié le 18/01/17

 
"Il reste quelques irréductibles, Boeschèpe est de ceux-là. Dans une dizaine de communes du secteur, on continue de servir, à la cantine, des repas réalisés sur place. Partout ailleurs, c’est la restauration collective – des sociétés comme Api ou Dupont Restauration – qui a pris le dessus : dernier en date, le village de Rubrouck vient à son tour d’opter pour cette solution (lire ci-contre).
C’est donc à une scène qui devient de plus en plus rare que nous avons assisté, lundi, au restaurant scolaire de Boeschèpe. Il est 9 h, Cathy Courdain, Mireille Lefevere et Laurence Delangue sont à l’ouvrage depuis plus d’une heure. Les deux premières en pleine séance d’épluchage d’oignons et de courgettes. La troisième prépare le dessert. Aujourd’hui, c’est velouté de courgettes, pâtes carbonara et tiramisu au Nutella au menu, une recette gourmande que Laurence a dénichée sur le site Internet Marmiton. «  On prépare tout le jour même  », glisse Cathy, qui travaille à la cantine depuis seize ans.
Tout est réglé comme du papier à musique  : «  On arrive à 7 h 45, on se change, on commence le nettoyage.  » La préparation des repas n’est interrompue qu’à 9 h 30 par le coup de fil de l’école. «  41 petits et 35 grands, c’est ce qui était prévu », annonce Cathy. Petite journée donc, comme souvent le lundi. «  On tourne de 80 à 110 enfants par jour. Le nombre varie aussi en fonction du menu. Quand c’est frites, lasagnes ou hamburgers maison, on a plus de monde !  »

« Comme à la maison »

Les produits qui sortent du congélateur sont marginaux. «  Le poisson, quand même, car on n’a pas de poissonnier. » Le reste vient des commerces du village : les deux boulangeries, sollicitées chacune leur tour, la boucherie. L’épicerie a trouvé là un bon client. «  En fait, on fonctionne un peu comme à la maison  », résume Cathy. Avant de glisser : «  On est fières d’être là. On continuera tant qu’on nous le permettra.  »
Le point de vue de Pierre Bourgeois
Le maire de Boeschèpe le sait : confectionner les repas sur place coûte plus cher à la commune que de faire appel à une société de restauration. Pour les parents d’élèves en revanche, le repas n’est pas plus cher qu’ailleurs (entre 2,75 et 3 €). Les avantages pour la commune ? «  Ça fait trois emplois sur le village. Sans compter que les commerçants de Boeschèpe y trouvent leur compte.  » Les élèves aussi, visiblement.
Rubrouck : la fin des repas faits sur place
Au tour de Rubrouck de suivre le mouvement général : depuis le début de l’année, le village est lui aussi passé à la restauration collective. L’an dernier, les 60 repas quotidiens étaient encore préparés sur place. C’est la démission d’une employée qui a accéléré le processus, explique le maire, Luc Everaere. «  Nous avions deux solutions : soit recruter une personne pour continuer de préparer les repas sur place, soit confier la préparation à un prestataire.  » C’est cette deuxième option qui a été retenue.
Le maire y voit plusieurs avantages. «  Le matériel était vieillissant. Si nous avions voulu maintenir les repas chez nous, nous aurions dû prévoir des investissements. Et puis, cette formule nous revient un peu moins cher.  » L’élu évalue l’économie à 12 000 € par an pour la commune.
Après deux semaines de fonctionnement, Luc Everaere dresse un premier bilan positif : «  Cette formule a l’air de convenir à tout le monde.  »




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